5 novembre 2009, 18h45
Maison de quartier E. Lelièvre, rue des Ursulines, Valenciennes
Par Pierre Outteryck, agrégé d'Histoire
Organisé par le groupe "Valenciennes citoyenne"
On trouve souvent des rues Jean Jaurès. Pas à Valenciennes, et c’est dommage. Les élus de Valenciennes Citoyenne la réclament.
Jean Jaurès est né il y a cent cinquante ans. On sait qu’il combattit la guerre, le colonialisme. Mais sa pensée et son œuvre demeurent mal connus.
Le président de la République a sa représentation de Jaurès qu’il n’hésite pas à citer, comme il cite Guy Môquet et quelques autres.
Jaurès fut un penseur et un militant, qui paya de sa vie son combat. Il fut un élu, notamment un élu municipal, un tribun, un théoricien de la transformation de la société, un novateur, défenseur de la démocratie, de la laïcité, de la république, des opprimés et de la paix. Il fut aussi le fondateur du journal « L’Humanité » qui reste fidèle à ses convictions.
Apprendre de Jaurès, c’est retourner dans la période du début du vingtième siècle, qu’on appela « La Belle époque » et qui déboucha sur l’épouvantable guerre de quatorze/dix huit.
Mais, avant la crise financière actuelle, les médias ne nous expliquaient-ils pas que nous vivions dans « le meilleur des mondes possibles » ?
« Pourquoi ont-ils tué Jaurès » demandait Jacques Brel ?
Jaurès a écrit à propos de la démocratie : «Je sais bien que la République ne contient pas en substance la justice sociale et que la démocratie, si elle n’était pas sans cesse avertie par la lutte de classe, resterait stagnante».
Jaurès a écrit à propos des conflits sociaux : «Ah, le patronat n’a pas besoin, pour exercer une action violente de gestes désordonnés : quelques messieurs se réunissent tranquillement autour d’un tapis vert et décident de baisser les salaires. Pour les ouvriers, la violence est chose visible, palpable, saisissable».
A propos des colonies, Jaurès a écrit : «Des flibustiers, des journalistes de proie, des banquiers d’audace, rêvent d’une expédition fructueuse au Maroc» et encore «Il y a, dans notre Afrique du Nord, un frémissement auquel nul ne prête attention ».
Penseur attaché à la pensée dialectique, Jaurès a écrit : «Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup en rapproche».
Dans son combat pour la paix, Jaurès a écrit : «Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage».
Ils avaient toutes les raisons de tuer Jaurès.
Venez découvrir ou redécouvrir un penseur d’une actualité brûlante.