Ici, Maubeuge… Un aulnésien parle aux aulnésiens…
Quel honneur ! Voici que mon nom circule dans les boîtes aux lettres aulnésiennes,
et cela à l’initiative d’un autre parti que le mien! J’en rougis d’excitation ! Dommage
que ce soit en dessous de l’information du départ de Robert Hue du PCF, actualité
vieille de quatre ans (le pauvre chéri espérait tant devenir ministre de Hollande…
mais même le PS hait les traîtres).
Vraiment, il semble que le Parti Socialiste de notre commune n’avait rien de plus
palpitant à écrire que d’annoncer, d’une part, le départ du foyer familial d’un jeune
homme entrant dans le monde du travail d’une part, et de l’autre, une actualité
décongelée. Quels scoops !
Manquant d’humilité, j’entends presque derrière la phrase en arrière fond un soupir
de soulagement… Si mes chers amis et camarades socialistes savaient qu’il s’agit
surtout du départ du communiste aulnésien le plus ouvert à l’union de la gauche…
Allant jusqu’à coller avec des amis du MJS des affiches pour la victoire de Hollande
au second tour, dans notre commune même… Que d’ingratitude…
Contrairement aux sous-entendus sournois, je n’ai pas déménagé en quête d’une
place. Sinon j’aurais pris ma carte au Parti Socialiste, comme d’autres. Nul doute que
le même fardeau (à savoir secrétaire de cellule) m’aurait incombé d’ici quelques
années si j’étais resté aulnésien. A vrai dire, la vraie différence politique entre
Maubeuge et Aulnoy est l’esprit de coopération que la majorité socialiste
maubeugeoise maintient envers notre parti.
Si j’ai quitté Aulnoy, c’est bel et bien pour un impératif professionnel. Intendant d’un
collège, occupant par obligation un logement de fonction, conserver un deuxième
appartement était fastidieux. On ne peut s’investirdans deux villes à la fois, et mon
caractère me pousse à l’investissement dans la vie collective.
Je voudrais redire ici ma loyauté :
• Au Parti Communiste Français, parti des 70 000 fusillés, auquel j’ai offert
mes 17 ans un soir d’avril 2002. Je continue de militer, même dans une autre
ville, pour la construction d’une société socialiste, où l’économie sera dirigée
par les salariés qui produisent l’intégralité des richesses. A Maubeuge ou à
Aulnoy, l’exploitation capitaliste génère les mêmes ravages. Nous,
communistes, lui opposons la même résistance. Peu importe si la politique
d’austérité soit imposée par le PS, que je considère pourtant comme un allié
naturel du PCF, nous ne pouvons pas la soutenir, puisqu’elle est contraire aux
principes mêmes du communisme.
• A Aulnoy , où j’ai grandi sous l’union de la gauche, sous latutelle bienveillante
de notre regretté Jules Chevalier, qui ne peut que rester un modèle de
droiture et d’investissement en faveur du peuple. Sa mort, en 2005, a marqué
le responsable du MJCF que j’étais. Les charognardsqui se sont jetés sur son
cadavre n’ont fait qu’accélérer mon adhésion au grand parti des travailleurs,
un mois avant la fin de la gestion sociale et démocratique de notre commune.
Il y a un cadavre qui pèsera toujours sur la conscience de certains.
Non contents de briser un accord d’union ratifié en 2001, les socialistes
d’Aulnoy ont rejeté violemment les communistes dansl’opposition, alors que
Jules Chevalier avait toujours accordé au PS un bonnombre d’adjoints, sans
doute plus qu’il n’aurait mérité en fonction de sonpoids électoral de l’époque.
Depuis, à aucun moment, le parti désormais majoritaire n’a montré le chemin
du rassemblement.
• A mes camarades aulnésiensavec qui j’ai beaucoup appris, comme on
apprend toujours auprès des gens qui ne se résignent pas à accepter la
société telle qu’elle est. A tel point que je continue de distribuer des tracts
dans la rue de mon enfance, le Chemin Vert.
J’appelle les aulnésiens à continuer à se rassembler très largement pour défendre
leurs intérêts, contre la politique d’austérité du gouvernement, pour vivre mieux à
Aulnoy, notre commune. J’appelle mes camarades socialistes à oublier le mépris et
d’entrer sur la voie du rassemblement populaire.
Xavier Dubois